Le langage des symboles
La communication possède plusieurs cordes à son arc. Elle utilise plusieurs langages. La parole, les différentes formes d’écrit (mot, dessin), les gestes… L’un d’eux, primordial, est celui des symboles.
Du décodage des rêves à toutes les images qui nous entourent, la forme même des choses, les symboles font partie de l’essence même de la matérialité, et il est important de connaître leur langage.
Le langage des symboles est la clé de bien des connaissances. Il n’y a pas que les psychologues à s’y intéresser. Les occultistes, mais aussi les artistes s’y sont penchés.
Nous vivons dans un monde de spécialisation, où tout est catégorisé, comme la page de cet article ; il faut choisir des étiquettes, des catégories. En médecine, on retrouve des spécialistes du nez, du pied, du cœur, et même de certaines maladies. Idem en cuisine ou en montage de voiture, avec les… isme. Mais bon, maintenant ce sont des robots qui font tout ça.
La spécialisation n’est pas mauvaise en soi, si elle n’enlève pas la prééminence à la généralisation, car tout est lié, et vouloir par exemple réduire une maladie à un organe défaillant ou à un virus extérieur ou à un trait génétique est quelque chose non seulement de limité, mais de faux, à cause précisément de sa limitation.
Le symbole, lui, englobe tout. Quelque part il est l’inverse de l’objet, du particulier. Mais chose intéressante, un objet ou un fait peut être un symbole, ou peut le devenir. Il sort alors de la dimension du fait pour entrer dans celle du concept et de l’émotion.
L’image du haut par exemple peut être vue soit comme un simple outil pour faire des œufs durs ou comme un symbole du temps qui passe.
Une chaise peut être un objet qui sert à s’asseoir et représenter un symbole de repos temporaire, de pause, et même peut-être autre chose auquel je ne pense pas maintenant.
Un symbole peut représenter quelque chose d’identique pour un groupe culturel particulier et autre chose pour un autre. Par exemple, le noir est la couleur du deuil chez les chrétiens, mais chez les hindous, c’est le blanc.
Mais les symboles peuvent aussi avoir des significations personnelles, en fonction de notre relation à ce symbole, des idées et impressions qui nous viennent à l’esprit quand on se demande ce qu’il signifie.
C’est pourquoi par exemple au niveau des rêves, il est important de faire soi-même ses propres associations et de ne pas se jeter directement sur un dictionnaire des symboles. Le mieux est d’explorer d’abord ses propres significations et ensuite de voir ce que cela veut dire à travers l’histoire et les lieux.
Le symbole a aussi une manière particulière de fonctionner. Son mécanisme est l’analogie.
L’excellent dictionnaire en ligne CNRTL donne la définition générale suivante de l’analogie :
« Lang. intellectuelle commune. Rapport de ressemblance, d’identité partielle entre des réalités différentes préalablement soumises à comparaison ; trait(s) commun(s) aux réalités ainsi comparées, ressemblance bien établie, correspondance. (Correspond à analogue). Trouver, constater une analogie, un rapport d’analogie. »
Pour reprendre notre exemple du sablier, son lien de cause à effet avec des œufs serait par exemple d’avoir comme but de faire des œufs durs, et donc de se servir du sablier pour mesurer le temps afin d’en faire.
Mais si on essaye de faire un lien d’analogie entre un sablier et des œufs, on pourrait y voir une réalité commune de temps, de quelque chose, d’une vie qui commence et qui a une durée déterminée, réalité partagée entre le sablier et l’œuf.
Apprendre à penser de manière analogique est tout aussi important que développer une pensée logique de cause à effet, les deux étant indispensables dans la vie.
La pensée analogique est particulièrement utile pour comprendre le langage de l’intelligence de la vie, Dieu ou notre Soi intérieur, instinct ou quelque nom que l’on veut donner à cette intelligence qui communique avec nous en permanence.
Un des phénomènes associé à cette communication s’appelle la synchronicité. C’est le psychiatre Carl Gustav Jung qui a formulé ce terme pour expliquer les « coïncidences significatives », c’est-à-dire des coïncidences qui n’en sont pas, qui n’ont en apparence aucun lien entre elles. Il dit que les synchronicités sont acausales, et en effet, leur lien est autre, et on n’en comprend pas encore le mécanisme. Mais l’idée n’était pas neuve. Depuis toujours, on parle de signes. Et ceux-là sont des plus parlants !
L’exemple le plus connu que Jung donne pour expliquer ce qu’est la synchronicité est celui d’une de ses patientes qui lui parlait d’un rêve qu’elle avait fait et dans lequel il y avait un scarabée d’or et au moment où elle le lui racontait, un bruit de quelque chose cognant contre la fenêtre attira leur attention et ils virent que c’était un scarabée. Cela provoqua un choc salutaire à sa patiente qui jusque là ne croyait pas aux coïncidences significatives, et cela lui permit de progresser dans sa thérapie.
Si vous avez déjà été dans un pays étranger dont vous ne parliez pas la langue, vous savez bien ce que vous manquez et les handicaps de cette lacune. Et bien, transposez ça avec les symboles, et vous pouvez imaginer tout ce que vous ratez en n’y prêtant pas attention. Il s’agit d’un langage qui nous parle en permanence de tous côtés, que ce soit par la publicité ou notre vie onirique, ou encore par l’architecture, et qui est non seulement des plus intéressants, mais qui peut en plus nous être très utiles, et enrichir grandement notre vie, donc intéressons-nous un peu plus au symbolisme.
J’écrirai d’autres articles à ce sujet, mais plus « pratique », décrivant certains rêves que j’ai fait, et sur des symboles particuliers, ou autour de thèmes généraux comme l’art par exemple. Donc, restez à l’écoute si vous avez aimé l’article !
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