Citation de Bertrand Russell

 

 

Bertrand Arthur William Russell (1872 – 1970) était un mathématicien, logicien, philosophe, homme politique et moraliste britannique.

En entier, la citation est la suivante: « On a tous tendance à penser que le monde doit se conformer à nos préjugés. Le contraire implique quelque effort de pensée, et la plupart des gens préféreraient mourir plutôt que réfléchir – en fait, c’est ce qu’ils font. »

Il y a une variante à la dernière partie de la phrase: « La plupart des gens préféreraient mourir plutôt que réfléchir; ce que font nombre d’entre eux. »

Cette citation peut paraître dure et même cynique; si vous lisez Bertrand Russell, vous vous rendrez compte qu’il n’avait pas sa langue dans sa poche, et qu’il avait des opinions très tranchées.

Je le rejoins complètement sur cette citation, mais je pense qu’elle mérite quelques explications pour avoir l’air moins dure. C’est vrai qu’on ne sait pas utiliser notre pouvoir psychique et que si on le faisait vraiment, on pourrait avoir une vie non seulement beaucoup plus longue, mais également beaucoup plus riche ! On utilise ce pouvoir tous les jours pourtant, mais on le cantonne à un certain niveau qu’on dépasse rarement.

Il faut dire qu’on est dans un monde duel, où deux forces s’opposent: les religieux diraient qu’il s’agit des forces du bien et du mal. Quant aux philosophes, je ne sais pas, je ne les ai peu lus! Honte à moi, je sais! :p Mais c’est sur ma liste des choses à faire! Bref, donc, de mon côté, je pense que ces forces sont le côté créateur d’une part, et de l’autre le côté reproducteur dans le sens de répéter, de reproduire ce qui a été crée, ou encore la force de l’habitude. C’est très sommaire et je développerai ça un jour, mais à la base, je pense que la morale, l’éthique véritable est l’équilibre et que le mal est le déséquilibre.  Mais pour en revenir aux deux forces principales, on est en présence du créateur et de sa créature, et tout ce qui existe en ce monde possède à la fois ces deux facettes, ces deux forces qui sont très puissantes et animent les mondes et ses êtres. Mais quand la créature essaye de se prendre pour le créateur, les problèmes commencent.

En tant que conscience humaine, on est à la lisière de ces deux forces, et on peut et on s’identifie à l’une et à l’autre. Réfléchir, c’est se placer du côté créateur, c’est se regarder dans le miroir de l’expérience: le reflet, la réflexion, et c’est ce qui redonne un élan à la vie, et lui permet de redevenir créatrice après qu’elle ait généré sa créature dans l’expérience, et qu’on l’ait vécue et ressentie. Réfléchir est en tout cas le préalable à la création, l’une de ses composantes; c’est la conception. D’ailleurs, il est intéressant de remarquer que le mot conception s’applique tant à la biologie qu’au mental.

Cette réflexion résulte d’une observation, qui est un détachement en conscience de l’expérience, et le regard, c’est le début du pouvoir, de la vie intérieure, intime, cette boule de lumière qui va se fortifier par la réflexion, et devenir capable d’analyser et de mener au choix, et d’orienter son esprit et son énergie sur l’intention qui en naîtra, et qui sera le pont, le tremplin, la flêche qui fera naître la vision du futur à venir, et donc des nouvelles créations.

Si on ne réfléchit pas sur ce qu’on a vécu, et bien, effectivement on meurt. Et mourir est un processus de sclérose, une stase, un arrêt du mouvement; pas vraiment, car rien ne s’arrête jamais vraiment, mais c’est la répétition de toujours la même rengaine, où aucun souffle nouveau nous porte. C’est ça la mort. La pensée critique fait le tri du bon grain de l’ivraie, et peut amener un vent nouveau, un nouveau choix, une nouvelle direction, et si on ne le fait pas, on s’encrasse, et le système finit par s’arrêter, sclérosé.

Donc, pour finir, je dirais que les gens ne préfèrent pas mourir plutôt que réfléchir: ils sont juste pris par la force des habitudes qui cherche à se reproduire; ils sont identitfiés à leur créature, et cette force ne veut pas de la réflexion, car elle n’en est pas capable. Donc, elle fait tout pour l’éviter. Cependant, elle pense, mais sa pensée n’est que répétition du connu, sans réelle compréhension.

Conclusion: pensons chers amis! Penser ou mourir, c’est l’être ou ne pas être de Hamlet!

The ABC of Relativity (1925), p. 166